Paul Bigot est né le 4 juin 1906 à Vermelles. 

Militaire de carrière, adjudant chef, il fut blessé en juin 1940 à Dunkerque. 

Capitaine des FFI dans la résistance à Noeux-les-Mines, il est le responsable militaire du 5è secteur V.D.N 

Arrêté le 6 mai 1944, il est déporté à Kochendorf 

Mort pour la France le 1er avril 1945 sur la route de Dachau


Le Réseau VDN

Le Café TERMINUS à Noeux-les-Mines en 1944

Paul Bigot et son épouse Rose née Tison étaient officiellement les propriétaires du café restaurant Terminus à Noeux-les-Mines.

En fait, dans l’ignorance de tous, Paul Bigot se servait des dépendances du café pour entreposer des armes. 
Il y avait aussi une machine à imprimer destinée à publier des bulletins d’informations provenant des forces alliées,qui étaient ensuite distribués pendant la nuit. 
Occasionnellement, il cachait des personnes recherchées par les allemands, ce fut le cas de Roger Dumetz.

Son épouse, Rose Bigot, employait ses nièces, ma mère, Rose Tison (future Mme Raymond Desbiens) et Ginette Franck (future Mme Roger Dumetz), pour travailler au café restaurant.

Le TERMINUS était aussi le rendez-vous d’une jeunesse qui se retrouvait de temps à autre pour se distraire et sans doute pour oublier pendant un moment la guerre.

Ces jeunes ignoraient tout de ce qui se passait dans l’arrière cour du café. 
Ma mère m’a souvent dit qu’elle voyait bien de temps à autre son oncle Paul Bigot discuter avec des inconnus dans un coin du café mais rien ne filtrait jamais…

La fabrication d’un journal clandestin (source : Musée de la Résistance à Bondues)


L'Arrestation

Le Train de LOOS

Probablement dénoncé, Paul Bigot fut capturé le 6 mai 1944. 

On dit que ce jour-là, à la stupéfaction de tout l’entourage, le café était cerné par un nombre incroyable d’allemands, il y en avait partout, sur les toits, le toit d’un magasin de meubles voisin ; Il ne put s’échapper et il fut emmené à la prison de Loos.
Les allemands ne trouvèrent pas les armes qui étaient cachées dans une petite pièce sombre sans fenêtre et ma tante s’empressa après leur départ de les jeter dans un puits voisin. A la prison de Loos, Paul Bigot subit de longs interrogatoires. 

Son épouse Rose devait s’y rendre régulièrement, à vélo, pour lui apporter du linge propre et récupérer son linge maculé de sang afin de le laver. Elle a continué de servir la résistance et paraît-il que Paul Bigot lui faisait passer ses messages sur des feuilles à cigarettes dissimulées au fond de ses chaussettes. 

Paul Bigot fut déporté en Allemagne par le « fameux » Train de Loos le 1er Septembre 1944 d’où il ne revint jamais. 

Son épouse Rose Bigot a 98 ans aujourd’hui ; elle vit dans une maison de retraite médicalisée d’Arras. 

Ginette Dumetz-Franck est en retraite à Noeux-les-Mines 

Ma mère Rose Desbiens-Tison est en retraite à Vermelles. 

Le café Terminus a changé plusieurs fois de propriétaires et d’activité, mais au sommet d’une de ses fenêtres on peut toujours lire cette plaque :


10 MAI 2002 Loos lez Lille

Inauguration du Mémorial du Train de LOOS


Fiche de Recensement


IN MEMORIAM

Lundi 4 juin, a eu lieu, en l’église Saint-Martin, en présence d’une foule considérable, le service célébré à la mémoire de M. Paul Bigot, ancien adjudant-chef de carrière, mutilé de la guerre 1939-45, membre de l’organisation de résistance « V.D.N », mort pour la France le 1er avril 1945 à la suite des mauvais traitements infligés par les Allemands.

Parmi les personnalités, on remarquait M. le colonel Dassonville, membre de l’Assemblée consultative ; M. le docteur Capiaux de Barlin ; tous les membres des mouvements de résistance, plusieurs déportés, etc…

A l’offrande une éloquente allocution fut prononcée par M. l’abbé Caulier.

Mercredi 6 juin, à 10h30, en la même église un service sera célébré à la mémoire de M. Georges Grosset, entrepreneur, ancien de la Rhénanie et de la Ruhr décédé en captivité des suites de ses blessures, à Zsacho-Pau (Allemagne).

Vendredi 8 juin, à 11h30, un service solennel sera célébré en l’église Sainte-Barbe, à la mémoire de M. Raymond Bollier, décédé au camp de Dachau le 5 avril 1945, Chef de groupe à la « V.D.N », il avait été arrêté le 6 mai 1944 en même temps que MM Bigot, Taffin et une dizaine d’autres patriotes.

Les membres de la résistance et la population sont invités à assister à ces services.


Le Réseau VDN Noeux Les Mines

Morts ou Disparus pour la France


documents Guy Desbiens, Mars 2006